lundi 13 décembre 2010

Le cas Nat, les tests (sur des portoricaines!).. Exercice illégal de la sociologie ? Fivettes, 20 ans après..

La peur inculquée, (voir Knock, la typhoïde)

Nat est une jeune femme (40 ans) soucieuse de sa santé, citadine, classe moyenne, qui obéit rigoureusement aux prescriptions de son médecin qu'elle consulte beaucoup : elle fait donc régulièrement des mammographies (lien) par précaution, ça fait un peu mal mais bon. Et un jour, le drame : elle est "dépistée", un cancer à un stade très précoce, tout petit mais "heureusement qu'on l'a vu à temps"... Angoisse, arrêt-maladie, prescriptions... une, deux (?) autres mammographies, elle fait à l'époque une pub d'enfer pour l'examen qui l'a alertée et sauvée... et voilà enfin le jour J où elle est guérie... Sonnez trompettes... mais ajoute-elle un peu étonnée, il y a un petit truc bizarre : le spécialiste de Béclère qu'elle est allée consulter pour mettre un point final à l'affaire, à l'examen des clichés, pense qu'il s'agit d'un faux positif, banal. Elle a donc été guérie d'une maladie qu'elle n'avait pas (?) mais son risque d'en être atteinte est augmenté d'autant. Plus l'inquiétude qui a perturbé sa vie, son travail. Mais elle est soulagée: tout le monde peut se tromper, "il vaut mieux dans ce sens que dans l'autre"... et bien sûr, fait des mammographies de contrôle plus que jamais.
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Le blog mammographie, Nathalie
http://ecologine.blogspot.fr/2012/07/le-cas-patou-les-tests-sur-des.html
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QUELQUES QUESTIONS: TESTS, TESTEURS, ET COBAYES. EXERCICE ILLEGAL DE LA SOCIOLOGIE

 Quelques questions lourdes de sens. Pour tester leurs "nouveaux" médicaments, comment pratiquent les labos ? Evident mon cher Watson. Ils choisissent des médecins généralistes dans plusieurs pays (20 ou un peu moins). Et  leur demandent de prescrire. [Le plus possible ?]... puis des compte-rendus du suivi de leurs malades... Ensuite colligés, ces "rapports" seront analysés par leurs "experts", semble-t-il un peu vite... et hop en Commission où le médoc sera autorisé à 95%.

Questions: ces médecins  sont-ils aptes à effectuer un travail de spécialistes hautement qualifiés de labos, et les experts-analyseurs, de sociologues ? Les protocoles sont rigoureux, les procédures complexes... normalement  [choix de l'échantillonnage annoncé avec son écart-type qui doit être pris en compte -il n'y a jamais d'échantillonnage tout à fait significatif-, statistiques -en double aveugle-, analyse des résultats -toujours en aveugle-, et, cela va sans dire, indépendance des chercheurs, le cas d'école -idéal- étant celui où ils ne savent pas eux-mêmes ce qu'ils cherchent ou vérifient...]  Aucune de ces conditions ici n'étant remplies, on peut admettre qu'il N'Y A PAS EU DE TESTS.

Et cela pose question. Comment ces médecins sont-ils choisis? Leurs patients sont-ils avertis qu'ils jouent les cobayes ? Les prescripteurs sont-ils rémunérés? Comment? Combien ? Au rapport c'est à dire à la tête de pipe ? N'ont-ils pas alors tendance à faire du chiffre? Les prescriptions sont-elles toujours adaptées ? Côté patients: sont-ils eux aussi rémunérés  (s'ils sont avertis!)? Combien? N'ont-ils pas alors tendance eux aussi à faire du chiffre? A tricher? A ne pas prendre le médoc (on les comprend) ou a contrario à en tester plusieurs à la fois ? Qu'est-il advenu des trois malheureux qui ont fait un infarctus avec le Vioxx ? A-t-on investigué les cas ? C'est la seule question à laquelle on puisse réponde : c'est non. Quels pays sont concernés ? Et surtout qui contrôle ces contrôleurs ? Les labos ?!?! Bonne blague. Force est de constater qu'on n'a pas ici affaire à une étude sociologique mais à un joyeux bidouillage dont on ne sait rien... bien que ce soit nous qui au bout de la chaîne ingurgiterons le produit "testé" non testé.

L'opacité d'une procédure issue de sociologues-chercheurs-amateurs promus experts, en fait ni sociologues ni chercheurs ni experts mais bien "amateurs" ou pire salariés s'apparente à de l'exercice illégal de la sociologie et les médecins si prompts à pointer ce qui empiète sur leurs plates-bandes ici franchissent allègrement la ligne jaune d'une discipline qui n'est pas leur... ce qui ne serait pas grave, les sociologues comme tous les gagne-peu, ne sont pas regardants... si au bout du compte il n'y avait la mise en circuit massive de médocs non testés...  

Cela rappelle aussi fâcheusement l'affaire des américains qui avaient "utilisé" autrefois des portoricaines pour tester des pilules à forte dose (un geste généreux) avant d'en mettre sur le marché de moins serrées pour les blanches.


AU NOM DE TOUS LES "MIENS"

Il est certes inéluctable que de nouvelles molécules comportent des effets à long terme que l'on ne peut deviner ni maîtriser (exemple du Distilbène qui fait encore parler de lui deux générations après) : on ne peut attendre trois générations pour mettre en circuit une formule qui a priori semble sans inconvénient majeur. Mais la prise de risques est à apprécier au regard du bénéfice apporté AU PATIENT ET NON AUX LABOS. Qui mélangent suavement cet impondérable inévitable et accepté pour le bien du malade et leur désinvolture d'apprenti-sorciers pour le bien de leur firme. A l'instar de cette hiérarque soucieuse invoquant et déplorant la larme à l'œil les risques que l'on doit dans l'urgence hélas accepter parce que c'est ainsi (re hélas) nous ne sommes malheureusement pas omniscients etc etc... Faire perdre quelques kilos valait-il de fragiliser les valvules coronaires des femmes prescrites ? Résultat : minces en effet, très brièvement puisque les kilos étaient repris dès l'arrêt du médoc, mais en revanche... parfois définitivement cardiaques. 



FIVETTES QUINZE ANS APRES

Autre exemple d'effet secondaire confidentiel d'une "avancée révolutionnaire" qui fit l'objet d'une médiatisation enthousiaste quasi délirante: un enfant -dans le meilleur des cas- valait-il la souffrance constante de certaines femmes qui, après des dizaines et des dizaines de FIVETTES ratées, leurs ovaires -et utérus- martyrisés ressemblant à des pelotes serrées dont on aurait brutalement arraché les épingles par le bout une à une, sont ensuite devenues définitivement dépendantes d'analgésiques ? Qui dix ans après ne peuvent parfois sans douleur intense se baisser pour saisir un simple sac de provisions ? A voir. On en parle peu, même pas elles.    

**Sur le Distilbène : http://-mere-pendant-sa-grossesse

Un PS sur la directive européenne qui tente actuellement de faire interdire les médicaments à base de plantes (ce qu'ils sont tous au départ), un gâchis indescriptible pour tous les savoir faire traditionnels reconnus qui risquent ainsi de disparaître. (Lien)
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"Syncopes" de Robin Cook est un thriller critique du milieu médical qui met en scène un étrange "concours" d'entrée à un prestigieux hôpital, au cours duquel est posée une question-piège éliminatoire, sur "le syndrome de Clark"... syndrome qui en fait n'existe pas mais qui sous hypnose a été "suggéré" la nuit précédente aux candidats pré-admis : il s'agit en fait de sélectionner les plus dociles, les plus facilement manipulables afin qu'ils acceptent par la suite sous conditionnement de participer aux expériences secrètes auxquelles se livre l'hosto avec des incurables, morts-vivants emprisonnés leur servant de cobayes. Le couac et le roman commencent avec le geste généreux d'un candidat qui passe discrètement sa copie -où il traite parfaitement du fameux syndrome- à une amie qui cale... qui est donc "indument" reçue etc. Un esprit libre dans un monde de zombies, cela ne le fait pas.




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